Crazannes
Plassay-Crazannes, Carrière de Champ-l'Oiseau
Département : Charente-Maritime
Commune : Plassay
Lieu-dit : Carrière de Champ-l'Oiseau
Lat/long/alt : 45°50' N / 0°43' O / 15 m
Propriétaires : privés et publics.
Protection : Autorisations à demander aux propriétaires. Le Conseil Général de la Charente-Maritime est propriétaire des carrières de l'aire de repos de La pierre de Crazannes, ouverte au public pour des visites guidées.
Procédures d'extraction : L'exploitation s'est faite à ciel ouvert, depuis le Moyen Âge et l'on trouve son emploi dans les remparts médiévaux de La Rochelle, place Saint-Nicolas. Au XVIIe siècle, l'exploitation s'est développée en de vastes carrières : Les Grandes Carrières, Les Sendées, Les Vergnes, Les Genivres, etc.. On y observe les traces du pic charentais à tranchant droit auquel furent associés, à partir du milieu du XIXe siècle, le pic girondin à tranchant concave et le scion. L'archéométrie révèle que la pierre de Crazannes fut exploitée dans l'Antiquité mais l'endroit précis de l'exploitation demeure inconnu.
Géologie : Les carrières de Plassay-Crazannes exploitent des bancs du Turonien moyen (C3b) que les carriers ont désigné du sommet à la base sous les noms d'Anthéor (calcaire à grain moyen, celluleux, ferme, passant du blanc au jaune-roux), d'Angelès (calcaire à grain fi, demi-ferme, de teinte crème) et d'Angelès marbrier (calcaire à grain fin, tendre, de couleur crème).
Description : L'occurrence du tracé de l'autoroute de Saintes à La Rochelle entraîna des observations d'archéologie préventive rapportées dans un ouvrage et la création d'un musée de la pierre sur l'aire de repos de Crazannes qui présente les outils de l'extraction traditionnelle ainsi que des maquettes et des documents. On a cru longtemps que la carrière de Champ l'Oiseau avait été exploitée dans l'antiquité à cause d'un puits romain dont le cuvelage a été tranché par l'extraction, et on l'écrit encore. En fait, la carrière en question a été exploitée vers 1890 comme l'indique la géographie historique appliquée à ce site et les traces d'escoude girondine du XIXe siècle. La pierre de Crazannes a connu un grand développement lors de la création de l'arsenal de Rochefort par Colbert et elle a largement approvisionné les fortifications littorales des XVII-XVIIIe siècles à partir du port de La Touche dont la situation juridique fut l'objet d'un long conflit d'intérêt dans les années 1820. L'étude des lettres commerciales des négociants montrent une intense activité grâce à une batellerie adaptée à la navigation fluvio-maritime. Sloops, goélettes et coureaux parcourent la Charente et gagnent par cabotage les côtes d'Espagne et d'Europe du Nord. La guerre de 1914-18 apporta un coup sévère à l'exploitation par le manque de main-d'œuvre et surtout à cause de l'avènement des parpaings de béton. L'entreprise Fèvre crut pouvoir relancer l'activité dans les années 1920 par l'embauche de carriers italiens. En 1955, les carrières cessèrent définitivement, se concentrant sur Chauvigny.
Archives :
Archives départementales :
- Statistiques industrielles : ADCM, 11M
- Règlement des carrières du département : ADCM, S 285
- Lettres commerciales : Fonds versés par les héritiers Gaillard de Crazannes
- Conflit du port du Mung : ADCM, 1403
Archives de la Marine à Rochefort :
- Devis des fontaines de Rochefort : 1K2
- Registre de désarmement de 1873 : 9 P
Bibliographie :
BOQUET (A.) et VALAT (Z.), Les carrières de pierre de Crazannes, Mémoire X, Association des Publications chauvinoises, 1995.
CHAPUT (C.) et FOYER RURAL DE CRAZANNES, Voyage au cœur de la pierre de Crazannes, ACTIADE, Saintes, 1999.
GAILLARD (J.), La carrière de Champ l’Oiseau aux « Grandes Carrières » à Plassay (Charente-Maritime), détermination de la période d’exploitation, Archives SRA Poitou-Charentes, 2004.
GAILLARD (J .), Les derniers carriers traditionnels du val de Charente, Association des publications chauvinoises, Mémoire XXV, Chauvigny, 2004, p. 71-85.
Lien : www.poles-nature.fr/carriere-de-crazannes
Goélette à quai au port de Crazannes (Col. privée)
Quittance de pierre de Crazannes transitant par le port de Saint-Savinien (1711)
(ADCM 29 J art.2)
Auteur de la fiche : Jacques Gaillard