Jonzac, Bourg-Nouveau
Département : Charente-Maritime
Commune : Jonzac
Lieu-dit : Nombreuses carrières sur le territoire de la commune
Lat/long/alt : 45°26' N / 0°25' O / 39 m

Propriétaires : privés
Protection : autorisations à demander aux propriétaires.
Procédures d'extraction : L'exploitation s'est faite à ciel ouvert et en carrières souterraines. Les Romains ont utilisé la lumachelle (calcaire coquillier) qui affleure au sommet du Turonien. Dans les carrières souterraines, on observe les traces du pic charentais à tranchant droit auquel furent associés, à partir du milieu du XIXe siècle, le pic girondin à tranchant concave, le scion et la barre d'enfiche. L'éclairage à la lampe à pétrole a été progressivement remplacé par la lampe à acétylène après 1900. La carrière de la Maladrerie est en phase finale d'exploitation.

Géologie : Les carrières de Jonzac exploitent un calcaire issu de l'étage du Turonien supérieur, une pierre blanche, parfois crème, tendre, à grain moyen. Elle présente parfois des fissures argileuses qui la fragilisent, les "fils". Le sommet de l'étage est par endroits recouvert d'un banc de lumachelle que les carriers ont laissé comme ciel des carrières souterraines.

Description : L'exploitation de la pierre de Jonzac a commencé dès l'Antiquité puisqu'on en trouve les faciès dans les bases des murs de la villa gallo-romaine de Jonzac, mais l'endroit précis de l'extraction est encore inconnu. Et c'est encore la pierre de Jonzac que l'on utilise pour la confection des sarcophages de la nécropole mérovingienne attenante à l'église, un calcaire bioclastique puisé à proximité, entre la rue de l'Eglise et la rue d'Alvy. La nécropole médiévale qui lui fait suite a tiré la pierre de ses tombes de la même carrière dans les couches profondes. Nombreuses sont les carrières, pour la plupart souterraines, qui exploitent la pierre de Jonzac : Bourg-Nouveau, Le Cluzelet, La Dixmerie, La Frémigère, etc.; celles des Pierrières, de la rue de Verdun et celle de la rue d'Alvy, intégrées dans le tissu urbain semblent les plus anciennes. Vers 1850, Jonzac connut une importante immigration de carriers venus des bords de Gironde dont les carrières s'épuisaient. Les carrières d'Heurtebise connurent un important effondrement en 1859 qui enfouit les réserves d'un négociant d'eaux-de-vie. Elles furent en partie détruites en 1944 par l'explosion des munitions allemandes qui y étaient entreposées du fait du sacrifice de deux résistants à l'occupation : Pierre Ruibet et Claude Gatineau. Aujourd'hui, complètement sécurisées, elles sont le siège d'un site thermal. L'office de tourisme propose des visites guidées de ces carrières. La pierre de Jonzac a fait l'objet d'un référentiel (voir La pierre et son identification).

Archives :
Archives départementales : Contrats passés devant les notaires Pelligneau (ADCM, 3 E 76 / 254) et Maignac (ADCM 3E 113 / 446).
Archives municipales : ZPPAUP ; Etat-Civil.
Archives privées : Contrat de 1628 pour la fourniture de pierre de Jonzac en vue de la reconstruction du château de Chaux.

Bibliographie :
GAILLARD (J.), "La caractérisation des calcaires de Saintonge et son application à la villa gallo-romaine de Jonzac" dans J. Gaillard : L’exploitation antique de la pierre dans le bassin de la Charente, Thèse de doctorat, Université de La Rochelle, Association des publications chauvinoises, Chauvigny, 2011, p. 276-288.
GAILLARD (J.), "Sondage à la carrière de Chez Phelippeau à Ozillac (Charente-Maritime)", Bulletin de l'AAHJ 51, 2008, p. 5-41.
GAILLARD (J .), Les derniers carriers traditionnels du val de Charente, Association des publications chauvinoises, Mémoire XXV, Chauvigny, 2004, 102 p.
GAILLARD (J.) (dir.), A. FLORIANT, J.-P. GAILLARD, Ch. MOREAU, G. ROUGÉ et M. SEGUIN, L'exploitation traditionnelle de la pierre des Charentes, Le Croît Vif, 2017.

Carrières et carriers de Jonzac vers 1890

Carrière à sarcophages de la rue de l'Église

Carrière d'Heurtebise: front de taille du XVIIIe siècle

Plan allemand des carrières d'Heurtebize (ADCM, 15 J 1/23)

Auteur de la fiche : Jacques Gaillard