Tesson
Tesson, Les Pierrières
Département : Charente-Maritime
Commune : Tesson
Lieu-dit : Les Pierrières
Lat/long/alt : 45°38' N / 0°38' O / 40 m
Propriétaires : privés
Protection : Nombreuses entrées obstruées
Période d'exploitation : De la fin du Moyen Âge jusqu'aux années 1950.
Procédures d'extraction : L'extraction traditionnelle s'est faite à ciel ouvert pour ménager des aires d'entrées en carrières souterraines. Des puits d'extraction verticaux équipés de treuils permettaient aussi un accès direct. L'extraction s'est faite au pic à tranchant droit auquel furent associés, à partir du milieu du XIXe siècle, le scion et la barre d'enfiche. L'éclairage à la lampe à huile visible par endroits, accrochée à une échancrure du ciel de la carrière, a laissé la place à la lampe à pétrole puis à la lampe à acétylène.
Géologie : Les carrières des Pierrières prolongent celles des Mauds à Thénac et exploitent le même affleurement du Turonien. La pierre se présente aussi fine qu'à Thénac mais les bancs y sont plus fissurés.
Description :
Les chantiers étaient aux mains de petites entreprises familiales qui apparaissent de façon récurrente dans l'Etat civil : les Guichard, Rabaud, Revillé, Maillet, Veillon, Faure, etc. Les fronts de taille lisses laissés par le débitage à la scie sont une invite pour les carriers à s'exprimer; ils y ont laissé un grand nombre de témoignages sous forme de textes, de croquis et de dessins (voir graffiti). Ainsi, à la fin du XIXe siècle, le carrier-tâcheron Pressac a manifesté ses plaintes et parfois sa colère face aux dures conditions de son travail. Dans les années 1880 les carriers de Tesson comptaient une quarantaine de travailleurs. En 1890, la construction du tramway à vapeur entre Saintes et Mortagne, avec un embranchement pour les carrières de Tesson et un quai de chargement des pierres au lieu-dit La Grue, stimula le commerce de la pierre de construction jusqu'à la guerre de 14-18. Le bilan des livraisons du carrier A. Marcouiller de 1907 à 1936 montre une aire d'activité largement ouverte sur la Gironde (Mortagne, Meschers, Royan) mais qui souffre au Nord de la concurrence de Thénac, et au Sud de celle de Pons et Jonzac.
Archives :
ADCM : la série S 283 conserve de nombreux plans de carrières établis en 1863 par les carriers de Tesson pour l'ouverture ou la poursuite d'exploitations.
Archives municipales :
Etat-Civil, registre des délibérations municipales.
Bibliographie :
GAILLARD (J .), Les derniers carriers traditionnels du val de Charente, Association des publications chauvinoises, Mémoire XXV, Chauvigny, 2004, 102 p.
Le Mineur
Sous ces vastes rochers sous cette voûte sombre Qui vois-je remuer est-ce un homme est-ce une ombre C'est le carrier mineur travaillant nuit et jour Pour nourrir ses enfants sa femme son amour
De ces rochers cachés dans le fond de la terre Est sorti tour à tour le moellon et la pierre Qui font de nos maisons de ravissants palais Solides comme un fort ne tomberont jamais
Vers écrits par Joseph-Ulysse Maillet, carrier-poète, sur un front de taille d'une carrière de Tesson le 21 juillet 1876
Trace d'éclairage à la lampe à huile en ciel de carrière
Auteur de la fiche : Jacques Gaillard