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Marignac (Carrière de La Pierrière)

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Marignac, Carrière de La Pierrière
Département : Charente-Maritime
Commune : Marignac
Lieu-dit : La Pierrière
Lat/long/alt : 45°31' N / 0°28' O / 60 m

Propriétaires : privés
Protection : Demander l'autorisation aux propriétaires.
Période d'exploitation : Médiévale et post-médiévale.
Procédures d'extraction : Au pic pointu.

Géologie : Carrière exploitée dans le Santonien (C5), un calcaire crayeux à silex. On tire des carrières de la falaise de Cordie dans la même commune un calcaire du Turonien (C3c) blanc-crème plus tendre.

Description : La carrière de La Pierrière a été exploitée à ciel ouvert et se trouve peu accessible. Les maçons qui utilisent cette pierre en remploi la reconnaissent pour sa grande dureté. Il semble que l'église de Marignac soit faite en partie de cette pierre et des rognons de silex noir parsèment les pierre de taille de l'abside. Tout près de l'église, dans les bâtiments d'une ancienne forge, on voit encore des traces de blocs de grand appareil. Les carrières de Cordie exploitent en caves peu profondes la falaise des deux côtés de la route. A son pied se voient encore les aménagements d'anciens habitats qui peuvent remonter jusqu'au Moyen Âge (conduits de cheminée, trous de charpentes, systèmes de récupération de l'eau de ruissellement, etc.). Les héritiers des carriers Cottard, père et fils, ont conservé un modeste livre de compte des années 1908-1914 qui illustre une activité exclusivement locale.

Bibliographie :
GAILLARD (J.), Les derniers carriers traditionnels du val de Charente, Association des publications chauvinoises, Mémoire XXV, Chauvigny, 2004, p. 62-64.

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La falaise aménagée de Cordie avec traces d'un ancien habitat

Auteur de la fiche : Jacques Gaillard

Marignac (Carrière de grès)

topo Cordis

Marignac, Carrière de grès
Département : Charente-Maritime
Commune : Marignac
Lieu-dit : Cordis, Bois de Fraud et de Galante

Propriétaires : privés
Période d'exploitation : inconnue
Procédures d'extraction : inconnue

Géologie : Formation de recouvrement du Crétacé supérieur issue du complexe des « Doucins »

Description : Un matériau d'extraction inhabituel en Haute-Saintonge : le grès

Le camp de Cordis, commune de Marignac, est connu depuis longtemps des amateurs d'antiquités. Il s'agit bien d'un camp, protégé par un imposant rempart dont on perçoit la forme élevée à la tranchée de la route départementale 146 qui descend du plateau d'Usseau au hameau de Cordis et à la falaise à escalades du même nom. Le rivière du Trèfle en protège la partie sud et l'ouest présente le fort dénivelé naturel d'un ancien affluent du Trèfle. Les hommes se sont donc installés sur cet espace de hauteur en éperon barré depuis la période de l'Âge du Cuivre dite « Civilisation d'Artenac » (environ 2200-1800 av. J.-C.) jusqu'au Bronze final (environ 750 av. J.-C.)

Les ramassages de surface ont livré de nombreux objets en bronze, des silex taillés, des tessons de céramique et des fragments de grès dont certains, polis par l'usage, ont pu servir de meules à grains. Les musées de Royan, Pons et Jonzac en conservent certains vestiges. En 1977, la Société Archéologique et Historique Jonzacaise a réalisé un sondage qui a montré la forte occupation du site à l'époque artenacienne

L'information récente, fournie par M. Éric Poirier, de l'existence d'importantes fosses, à l'ouest, dans les bois de Fraud et Galante, relance l'intérêt de la recherche. Ce sont des fosses d'extraction de grès, nombreuses, pouvant mesurer 3 ou 4 mètres de profondeur et de forme ronde ou allongée. L'exploitation de cette ressource née à l'ère tertiaire, après que nos beaux calcaires blancs aient été formés, faite de grains de sable collés entre eux, constitue un véritable mystère qui n'a pas laissé de traces, ni dans les archives, ni dans la mémoire collective. Et pourtant des centaines de mètres cubes de matériau en sont sortis...

Quelle a pu bien en être l'utilisation ?

  • La construction traditionnelle ? Les murs de nos plus anciennes maisons rurales n'en portent pas la trace,
  • Le rechaussement des routes du temps de la prestation ? Nos arrière-grands-parents utilisaient plutôt de la pierre dure issue des bancs du Coniacien, et les travaux effectués par les Ponts-et-Chaussées n'en révèlent pas la présence,
  • Les Artenaciens et les hommes de l'Âge du Bronze qui leur ont succédé en ont-ils été les auteurs ? Malgré la durée de l'occupation du site sur un millénaire et demi, l'ampleur du phénomène dépasse très probablement les possibilités d'échange de ces populations qui n'ont jamais dépassé quelques centaines d'individus, tout au plus, dans le camp de Cordis.
  • Et si, tout simplement, c'est le sable entre les blocs qui était recherché pour la construction, et alors, moins visible dans le mortier de chaux et de ciment ?

 

La fouille d'une des fosses d'extraction donnerait peut-être une réponse à cette énigme.

Bibliographie :
GAILLARD J. : « Sondage à Cordis, commune de Marignac (Chte-Mme) », Bulletin de la Société Archéologique et Historique Jonzacaise, 1977, n° 18.

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Éric Poirier, grand connaisseur de la pierre locale et Christian Moreau, professeur émérite de géologie à l'Université de La Rochelle, au fond d'une fosse à grès, s'interrogeant sur l'origine de des fosses et sur l'utilisation de ce matériau.

Auteur de la fiche : Jacques Gaillard

 

Carrière de grès