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Saint-Même-les-Carrières

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Saint-Même-les-Carrières, Le Bourg
Département : Charente-Maritime
Commune : Saint-Même-les-Carrières
Lieu-dit : Le Bourg
Lat/long/alt : 45°38' N / 0°38' O / 51 m

Propriétaires : Commune et privés.
Protection : La commune a installé des grilles de protection. Des visites sont organisées par le syndicat d'initiative : s'adresser à la mairie de Saint-Même.
Période d'exploitation : Du Moyen Âge à la guerre de 1914-18.
Procédures d'extraction : Extraction au pic et à la scie.
Géologie : La pierre de Saint-Même a été tirée sur plusieurs niveaux de l'étage du Turonien supérieur, faciès provencien, qui forme des bancs épais d'un calcaire blanc, graveleux, à facettes cristallines. On y a exploité principalement les bancs du "Crescent", une pierre fine et homogène, épaisse de 5 à 8 m, à un niveau inférieur, l'excellente "pierre de masse", exploitée en dernier sur une épaisseur d'environ 10 m.

Description :
Les carrières de Saint-Même sont sans doute les plus importantes de France avec 60 m de hauteur exploitée sur plusieurs niveaux. Cette particularité n'a pas été sans risque puisque l'année 1836 a connu un vaste éboulement repris abondamment dans les cartes postales sous le nom de "Chaos". L'arrêté qui s'ensuivit sera prorogé par l'ordonnance royale de Juillet 1838 qui fixera les règles d'exploitation des carrières de Charente et qui s'étendra par la suite à toutes les entreprises de France au nom de la libre concurrence en définissant l'épaisseur des piliers et leur espacement, la distance des vides exploités par rapport aux habitations et aux voies de circulation, etc. Néanmoins cette réglementation eut du mal à être appliquée partout. L'exploitation de la pierre de Saint-Même est ancienne, apparaissant à la fin du Moyen Âge dans les comptes de la reconstruction des remparts et du pont de Cognac. La décision de Colbert de créer l'arsenal de Rochefort stimula fortement les exportations en direction du littoral charentais. La résistance particulière du "Crescent" à l'eau de mer en fit sa réputation.
Les gabares sillonnèrent alors, à partir du port de Vinade la voie fluviale jusqu'au seuil de Chaniers où le relais est pris par la navigation fluvio-maritime. Des dynasties de carriers ont dominé l'économie de la pierre : les Jacquemin, les Hereaudeaux, etc.
Des visites sont organisées le dimanche après-midi par le syndicat d'initiative du lieu et l'association St-Même Patrimoine a mis en place un musée des outils de la pierre au "Four banal" et publie un bulletin.

Archives :
AD de la Charente : Les séries S 247 et S 248 conservent les rapports des ingénieurs des mines sur l'état des carrières accompagnés de nombreux plans.
Archives municipales de Cognac : Comptes de reconstruction des remparts et du pont de Cognac aux XV-XVIe siècles.

Bibliographie :
BRAUD (M.) et GAILLARD (J.-P.) (dir.), Saint-Même les Carrières, un village atypique de la Charente saintongeaise, Saint-Même Patrimoine, 2003, 559 p.
GAILLARD (J.), Les derniers carriers traditionnels du val de Charente, Association des publications chauvinoises, Mémoire XXV, Chauvigny, 2004, p. 31-33.
GAILLARD (J.), Bâtir à Cognac à la Renaissance d'après les comptes de reconstruction des chantiers publics (1491-1559), Association des Publications chauvinoises, 2016.
GAILLARD (J.), «La pierre de Saint-Même et la reconstruction de Cognac au XVIe siècle», dans : J. Gaillard, L'exploitation traditionnelle de la pierre des Charentes, Le Croît Vif, 2017.
Ministère des Travaux publics : Répertoire des carrières de pierre de taille exploitées en 1889, Paris, 1890, p. 48-49.
LE MAUSOLEE, Essai de nomenclature des carrières françaises de roches de construction et de décoration, Givors, 1976, p. 71.

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La taille des blocs extraits est visible en ciel de carrière

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Treuil démultiplié installé au cœur de la carrière

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Charrettes de Saint-Même renforcées pour le transport de la pierre entreposées au prieuré de Tussac (Charente)

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Le musée des outils de carriers du "Four banal"

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Publicité de la Société Héreaudeaux

Auteur de la fiche : Jacques Gaillard